mardi 18 avril 2017

PARLER DE L'INEXPLICABLE


                             

-      J’ai peur.

-      Peur, mais peur de quoi ?

-      Bin, que le ciel, i(l) me tombe sur la tête. Et en plus, au plus les choses se passent bien et bien longtemps, dans la durée quoi, genre : le bonheur est là, il s’installe, con-for-ta-ble-ment, i(l) bouge plus, plus d’ennui, de tracas, de soucis; au plus cela m’inquiète … car je me dis que ce qui va alors me tomber dessus, ça (ne) va pas être de la tarte mais du bien solide, genre ciment – béton armé assermenté du label Communauté Européenne ; the machin hors du commun, lourd et indestructible provoquant en cas de malheur de gros grôs dégâts. Bref, une période heureuse, c’est vachement inquiétant. Et si par miracle, disposant d’un optimisme bêtement bea, tu t’y habituerais, tu te rends compte ; c’est quelque chose que tu peux perdre.

Alors j’ai peur de ce que j’ai, j’ai peur de ce que je n’ai pas, j’ai peur de ce que je pourrais avoir, j’ai peur de ce que je pourrai ne pas pas avoir, j’ai peur de perdre ce que j’ai ou encore de perdre ce que j’aie eu. J’ai la frousse quoi.

-      Oh, t’inquiète, t’as vu l’état du monde actuel ?

   Aux USA, ils sont passés d’un président NOIR à un blanc complètement dingue avec sa moumoute de supermarché et ses avis tantôt simplistes tantôt contradictoires, en France les candidats aux élections ne savent tellement plus quoi faire de leurs multiples casseroles, vraies ou inventées, que le président finirait peut-être bien par être incarné par une blondasse genre Front National au front aussi buté que celui de son père, en Belgique ils ont un gouvernement qui n’est même pas encore tombé. 

   En Syrie, les combats c’est quand même tout autre chose que la guerre des boutons. En Turquie y a un président qui se verrait bien dictateur et qui pousse la plaisanterie jusqu’à demander par référendum l’accord de son peuple pour lui donner les pleins pouvoirs. 

   En Russie Poutine voudrait reconstruire la grandeur de l’ex URSS et son envie – besoin d’être connecté à la mer est sans limite. En Corée du Nord, c’est à qui a la plus grosse bombe. Jusqu’ici ils se contentent de la montrer mais ils pourraient être tentés un de ces jours de l’utiliser. En chine, il y a 30 ans, alors que c’était la loi de l’enfant unique ils en naissaient un toutes les trois secondes, et maintenant qu’ils ont supprimés cette loi, t’imagines, ça doit être trois par seconde. En Inde, c’est le pays au monde où il y a le plus de viols.  Non vraiment, t’inquiète pas ! Tout va mal. Et pour longtemps.

-      Ha non peut-être ! (formule typiquement belge qui signifie en fait « oui ») ; cela, ça ne va pas non plus. Y a quand même pas une entité supérieure qui aurait créé ce monde pour qu’il n’y ait que malheurs and C° ? C’est absurde. Cela n’aurait pas de sens. 

   Je sais bien qu’il y a eu le coup de la pomme, Eve, Adam et tout ça ; mais dis donc pour un Dieu dit juste et miséricordieux (pour rappel, entre dieux on ne se mange pas) ; celui-là, il a plutôt la rancune tenace.

-      Houlà une entité supérieure … mais tu t’entends ? Dans deux minutes tu vas me parler de l’existence de mondes visible et invisible, tu vas m’affirmer qu’ils sont connectés entre eux, que d’ailleurs tout est connecté, que tout est dans tout, que tout a du sens et que choses et gens ici-bas ne sont que vibration, que d’ailleurs la mort n’est qu’un passage d’un état vibratoire vers un autre, que tomber c’est pas grave mais que ce qui importe c’est la façon et la vitesse avec laquelle tu te relèves, que ce qui arrive c’est pas bon ou mauvais en soi mais que c’est ce que tu en fais qui est important, que tout est expériences - opportunités de leçons et d’apprentissages, que tout est d’abords à  accueillir, ensuite à accepter pour enfin assumer.

C’est pas vrai, c’est à croire que t’as fait un séjour en Inde, toi !

-      Absurde, il est, n’est-il pas, je dis plutôt car s’il n’est pas nécessaire d’aller là-bas pour saisir, comprendre, vivre et ressentir tout cela, y aller ça peut aider.

Il ne me reste plus dès lors qu’à vous un bon voyage, ici, maintenant, à l’intérieur de vous, ou alors … ailleurs.


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