mercredi 15 mars 2017

LE VENT


Le vent, le temps

Ce midi, sorti pour acheter un sandwich, je fus surpris par des rafales telles que celles du plat pays sur la côte belge mais … sans la mer, le sable et les mouettes.

Par la fenêtre de mon bureau je vois ses effets dans les arbres. Ils s’agitent. Je l’entends par moments, espacé, souffler de ci de là dans la maison, de hululements en hululements, de souffles en soupirs, de résonnances aux silences.

Le vieux volet en bois défraichi tremble par à-coups et fait retentir de petits claquements suite à ses sautes d’humeur, il vagabonde. La fenêtre, entre ouverte, tremblote. Elle hésite entre ouverture et fermeture. Elle se cherche.

Une moto retentit. Elle pétarade tellement que ce bruit émane clairement du brouhaha continu du boulevard Saint-Michel tout à la fois si proche et si lointain.

L’arbuste, poussant sauvage dans la haie, fait des signes de désespérance avec ses feuilles bruissant à qui mieux mieux. Il tourbillonne.

Le souffle se fait plus puissant, divers bruits s’entrechoquent. Il mugit. Quelque part, une planche tombe. Les nuages noirs s’alourdissent. Le soleil peine à les traverser. De temps en temps, une faible lueur éclaircit le paysage pour mieux s’éteindre encore plus profondément l’instant d’après.

Le  jardin se laisse bercer par la nature qui de l’automne a gardé les feuilles mortes,  étalées de tout leur long sur une pelouse trop haute, qui de l’hiver garde sa froidure, qui du printemps annonce sa floraison. Le temps, ainsi, s’écoule indifférent à tout ce qui se passe. Le bouda en pierre, appuyé sur la cabane en bois, reste zen.

La sonnette de l’école retentit, s’ensuit un plein moment de calme avant la probable tempête des enfants rendus à leur liberté et insouciance. Rien ne se passe si ce n’est un tram. Une sirène de police ou d’ambulance se fraie à son tour un chemin jusqu’à mes oreilles. La porte de la maison grince, un locataire sort. Elle grince à nouveau, il a dû oublier quelque chose.

Des nuages plus blancs font leur apparition. Un coin de ciel, d’un bleu de carte postale, émerge. Il s’est littéralement coupé en deux. Le volet claque toujours. La porte, cette fois s’est ouverte pour livrer son dernier passage. Les mugissements du vent se font plus aigus et constant.

Le temps passe, lentement, avec assurance qu’après lui la vie continuera à s’égrainer.

Cette fois, un coup plus violent permet aux arbres de se joindre à la party. Et de balancer de gauche à droite, à qui se montrera le plus fier et le plus solide, défiant le souffle d’Eole jusqu’à lui arracher une plainte de douleur et le faisant redoubler de fureur.

Une alarme de maison, au son si caractéristique, se fait à son tour entendre. Elle languit à force de se répéter avant d’enfin s’interrompre brusquement, redonnant la voix à la nature via le croassement d’un corbeau qui passait par là.

Quelques taches de couleurs essayent de percer des tons d’un gris souris auquel un chat sauvage ne daigne même pas jeter un regard. J’allume une cigarette et la vie continue. Ainsi passe le vent, ainsi passe le temps.

mercredi 8 mars 2017

BOZART

Une soirée au Bozar



Du moins c’était ce qui était prévu ; jusqu’à ce que je réussisse à 100 mètres de l’entrée du lieu à crever, non pas un mais deux pneus de ma teuf-teuf.

Distrait, dans l’impatience d’y retrouver une amie, je m’engage dans une allée réservée aux bus et taxis. Re – distrait j’y dévie légèrement, et à près de l’allure affolante de 30km/heure je roule sur les petites bornes en béton qui la délimite ; méchantes les dites bornes car ce sont elles qui ont pas fait les choses à moitié : deux vous dis-je !

A peine touchées voilà t’y pas que j’entends, à chaque fois que ma roue avant droite effectue un tour complet, un sifflement hélas connu, bien caractéristique : « bon j’ai crevé un pneu ; en ville faut le faire. Je vais essayer de me traîner jusqu’à un parking, delà je file à l’expo et m’occuperais de ça ensuite. »

Grand optimiste devant l’Eternel, la suite vous expliquera comment en panne à 19h30, je me suis retrouvé chez moi – sans avoir vu ni  mon amie ni l’expo à 1h45 du matin…

Qui dit nocturne, dit nombreux visiteurs et donc c’est déjà la file devant le parking où le panneau lumineux claironne : complet. Pô grave, je continue ma route ; euh jusqu’à ce qu’il ne me soit vraiment plus possible d’avancer sans endommager plus avant ma voiture.

Dans le Boulevard de l’Empereur dès la 1ère rue à ma  droite dite de la Ruelle (ce qui fera plus tard croire à un gars de Touring Secours que je suis effectivement dans une petite rue difficile d’accès … ), je m’éloigne un peu du coin, met le hasard – les 4 clignotants – et vais constater « de visu » ce qu’il en est.
Ha pour être à plat, l’est bien à plat.

J’enlève ma veste, ouvre le coffre, saisi le cric et de quoi desserrer les boulons ; quoique prendre un pneu à une main – j’ai toujours mon bras dans une attelle-  pô évident, du tout du tout même ; et ce en plus sans se saloper. C’est là où t’es content d’avoir mis des vêtements élégants. Bin oui, expo de sculptures de Dali aux beaux-arts et rendez-vous avec amie : ceci explique cela.

Les boulons sont enlevés, y a plus qu’à soulever la voiture. Et comme dira la seule personne venue me prêter main forte : voiture de classe mais cric de « hum », ici est dit le mot de Cambronne. Effectivement non seulement il bloque mais en plus la manivelle plie de plus en plus jusqu’à se briser. Ok, là, plus le choix. Il y a plus qu’à appeler Touring Secours.


Je fais le 1307 : les renseignements nationaux. Là après de multiples sonneries, une voix humaine fatiguée te donne l’information demandée et quand tu appuies sur le 1 pour composer le numéro, une autre voix – enregistrée celle-là - te dit : « Il n’y a pas moyen de vous mettre en contact avec un numéro qui commence par un 70 ». 

Comme tu avais pas noté le n° donné, tu recommences l’opération muni cette fois de quoi écrire et d’un bout de papier; notons qu’il t’a fallu trouver l’un et l’autre : un bic qui veut bien laisser couler de façon utile son encre et un support pour ce que tu as trouvé sur quoi tu pourrais essayer d’écrire. 

Puis bien muni du numéro idoine tu le composes et tu tombes sur des messages enregistrés pour – avant d’effectuer une sélection : pour gnagnagna taper 1, pour gnignigni taper 2, etc. - te donne le coût par minute et autres fadaises dont tu n’as que faire mais pendant ce temps tu as la chance de payer la communication, et d’entendre toute cette série de chiffres pour effectuer une sélection que comme d’hab que la tienne par rapport à ton besoin, elle est pas dedans. 

Donc, tu recomposes le numéro, ré – entends les messages inutiles puis te lance à l’eau en espérant que – le message : « tous nos opérateurs sont momentanément occupés, nous vous prions d’attendre quelques secondes » répété pendant 6 minutes montre en main – laisse la place à un être humain et plus à cette boucle qui n’en finit pas de passer et repasser. Comme disait Woody Allen « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ».

« TS bonjours, que puis-je pour votre service ? »
« Je ne sais plus si je suis abonné ou pas. Si je vous donne mon nom et numéro de plaque, pourriez-vous svp regarder ce qu’il en est ? »

« Bien sûr » et de pianoter genre 9ème symphonie inachevée, d’entendre « Je ne trouve rien, mais je peux quand même vous envoyer un dépanneur, il vous en coûtera autant » : une belle somme rondelette même que tu sais que cela va continuer à bien creuser ton trou financier et faire virer ton compte encore un peu plus dans le rouge vu que c’est à cette seconde que tu te rappelles pourquoi il avait rien trouvé : tu avais renoncé à ton abonnement TS, justement pour faire des économies.

Mais là, tu ne réfléchis plus et tu dis : « Oui, merci »
« Il arrivera dans l’heure et vous téléphonera 10 minutes avant pour vous prévenir»

Et c’est comme ça que, sans prévenir, quelqu’un descend d’une camionnette  47 minutes plus tard. Il regarde la situation, fait la moue quand il voit l’état de ton cric, va chercher de vrais outils et te change ta roue plus vite que son ombre. Et au moment de payer, il te dit : « Mais vous avec un second pneu crevé ». 

Hop, il reprend tous tes outils et il enlève le second pneu. Oui, il y a bien un trou, mal placé. « Je vais essayer de le réparer mais je ne garantis rien » 

Et il a recours à la bonne vielle rustine, vous savez celle comme pour un vélo que quand on était petit, du genre qui colmatait plus ou moins le trou mais en laissant filer de l’air par moments. 

« Bon, si vous ne montez pas sur une autoroute, cela devrait tenir jusque chez vous ; même si demain matin il sera probablement dégonflé à nouveau » « C’est que demain, je dois être à 8h20 à l’hôpital »

« Bon je vais tenter de vous arranger ça ». Et c’est ainsi que le mieux devînt le pire : cette fois le pneu siffle autant et aussi fort que des italiens quand ils croisent una bella regazza. Plus moyen d’espérer faire le moindre mètre avec ça. Les 3 rustines se bousculant l’une l’autre ont fini par agrandir le trou et le rendre totalement irréparable. 

« Bon, vous m’êtes sympathique. Je vais demander si je peux vous dépanner. Mais pour ça, je dois avoir l’autorisation de la centrale ». Miracle, cette dernière accepte malgré que le temps moyen accordé pour effectuer le dépannage est déjà bien largement dépassé. Et, de la camionnette descend en douceur et élégance un système qui permet de poser 2 roues de ta voiture en l’air et ainsi te tracter.

Mais au moment de la faire avancer, apparition de 2 soucis : le hasard (pour rappel l’usage des 4 clignotants en simultané) a mis ma batterie à plat, même que d’ailleurs je m’en étais aperçu (mais à cet instant précis oublié de le lui communiquer) vu que mon système d’alarme c’était déclenché presque tout seul quand j’avais voulu mettre la radio (la musique adoucit les mœurs); 

bin oui : batterie à plat donne une information similaire à qu’il y a quelqu’un qui veut me voler ma voiture – mais en un tour de main : il en a des outils dans sa camionnette, le V6 ronronne même que ça plaît bien à l’oreille du dépanneur qui donne quelques coups de gaz pour mieux encore et encore l’entendre rugir + l’audition d’un nouveau bruit et, stupéfaction : le pneu de secours a été monté sur une mauvaise jante. La roue est trop basse ; cela frotte. Pas question de pouvoir rouler ainsi. 

Donc tu re-démontes le tout pour essayer d’arranger le 1er pneu crevé que tu remontes là oùsqu’il était : « faire et défaire, c’est toujours travailler ». Et ce, pour finalement arriver au constat que « Non, décidément, il n’y a rien à faire, va falloir appeler un plateau » 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il est passé 22h30. « Il devrait arriver dans le quart d’heure »
30 minutes passent, puis 1 heure et là tu rappelles TS : re – message etc. et puis un correspondant s’excuse mais te dit que « La personne est en route depuis 22h05 et ne devrait donc pas tarder. Que ton interlocuteur va lui téléphoner et que soit il est là dans les 10 minutes, soit tu recevras un appel pour t’expliquer la raison de son retard. »

30 minutes à nouveau passent et toujours rien à l’horizon en dehors du tas de mégots de cigarettes que tu es en train d’enfiler et qui commence à ressembler à un petit mont, que si ça continue  bientôt il va avoir quelque chose de nouveau à visiter à Bruxelles, genre terril ; ce qui serait quand même plus original ici qu’en Wallonie.

Re-coup de téléphone, re – messages, re – sélection et, incroyable mais vrai je retombe sur Stéphane, le même interlocuteur que celui de mon appel précédant. Et lui aussi, il te reconnaît et dit : « Bon je vais me déplacer moi-même à la centrale et voir ce qui ne va pas, puis je vous rappelle ». 

Un temps certain plus tard, un appel à numéro privé, je décroche et une autre voix me dit « Le dépanneur va arriver d’ici une vingtaine de minutes, au pire une demi-heure »

« Vu le temps mis, il vient de Tombouctou votre gars, cela fait plus d’1h30 que je l’attends. Moi, sur ce temps-là je vais à la mer »
« Faut dire que vous êtes dans une ruelle et donc pas facile d’accès »
« Vous voulez rire. Je suis au coin du Boulevard de l’Empereur et d’une rue dite « La ruelle » ! A part les rues Loi et Belliard, il y a pas plus grand à Bruxelles »
« Bon, je vais dire au chauffeur de mieux regarder son GPS ».

C’est donc, largement passé minuit qu’un portugais haut en couleur descend de son plateau. Dans l’entre-temps j’aurai eu la demande de chemin d’une hollandaise pour le Manneken-Pis (c’est comme ça que j’ai découvert que la direction était indiquée sous la plaque de la rue) et d’un jeune homme pour la Place Rouppe  avec le nom de son hôtel illustrissimement inconnu. 

Vu son accent anglais, m’a fallu un certain temps pour comprendre le nom de la place, mais à l’aide du guide papier dans ma voiture, j’ai trouvé et pu le remettre dans le droit chemin.
« Thank you so much. You’ve helped a brezilian » - « Merci beaucoup, vous avez aidé un brésilien » « You’re probably the reason why I’m waiting now for 5 ours » - « Vous êtes probablement la raison pour laquelle cela fait 5 heures que j’attends. »

Le second dépanneur, lui aussi, il a un bel équipement et même que si mes roues grincent un max et qu’il a fallu recourir à un chargeur  – bin oui, à force de continuer à faire fonctionner le hasard ma batterie voiture est retombée à plat-  il arrive à faire monter ma voiture sur son plateau. Y a plus qu’à l’attacher. 

« Et où je vous la dépose ? »
« Avec votre prédécesseur, il avait été convenu telle adresse près de la Tour & Taxi et puis qu’il me reconduirait chez moi »
« A cet endroit, pas très prudent de laisser une voiture toute une nuit, ce serait mieux de la garder au chaud chez nous »
« Non, je suis prêt à courir le risque ; sinon demain comment je pourrais bien faire pour l’amener d’un endroit à un autre ; d’autant plus que je ne pourrai m’en occuper de suite car j’ai d’abords un rendez-vous pour des radio »

« Bon, OK, mais vous devez savoir que tous les kilomètres que je roule en plus des dépannages, c’est pour ma pomme, c’est pas payé »
Et c’est parti. Je dois d’ailleurs reconnaître que la conversation va bon train. Mon dépanneur est un ancien conducteur de poids-lourd. Il a visité de nombreux pays européens et est intarissable sur la gentillesse ou non des conducteurs étrangers. 

Sa formule préférée étant : « Je ne suis pas raciste, mais l’impolitesse des etc. » Et tout en s’exprimant il se faufile bien adroitement entre les multiples obstacles que l’on peut rencontrer lorsqu’on conduit en Belgique : travaux, trous, voitures en double file et consorts ; j’en passe et des meilleures.

Arrivés à Tour & Taxi, il nous faut trouver une place pour déposer la voiture ; ce qui fût finalement vite imaginé – il y a plus dans 2 têtes que dans 1 - pas tout à fait légal bien sûr mais à proximité immédiate du garage tout en y permettant l’accès à d’autres véhicules que le mien. 

Il nous faudra s’y reprendre à deux fois car bien sûr, vu la largeur de l’engin, il bloque le passage et que tout le monde ne réagit pas en prenant, d’un grand coup d’accélérateur rageur, la route de l’autre côté de la bordure en sens interdit. Y a encore des gens, même si tôt matin mais qu’est-ce qu’il y a comme trafic encore à c’te heure et qui respectent plus ou moins le code de la route.

C’est reparti, et quelques mètres plus loin : coup de téléphone de la police pour un accident de la route ; « Monsieur, je dois prendre car quand c’est la Police, nous avons une demi-heure pour intervenir sinon nous avons des problèmes »

« Je vous en prie, à la limite, déposez-moi à un arrêt de tram ».
« Ha Monsieur, comme il est minuit et demi passé, et comme nous sommes en semaine  - un jeudi - vous n’avez plus de tram »
« Ok alors, je vous accompagne et vous me reconduirez après. C’est où ? »
« Tout à fait de l’autre côté de la ville »

C’est à la lumière bleue des voitures de police que nous savons que nous sommes arrivés : bien belles voitures à l’apparence toute neuve qui ont fait brusquement et violemment connaissance : une Mini blanche et un coupé Mercedes gris ; toutes deux rangées – Dieu sait comment – le long du trottoir. 1er arrêt et 1ère mise en place du plateau, rapidement à déplacer vu que le camion est sur les rails du tram et qu’un fonctionnaire dans une voiture Stib passant par-là signale qu’ainsi le tram qui va arriver dans le sens de la montée ne saura pas passer. 

Ok, on déplace ; le tram passe. Et au moment de se repositionner ; oh un beau et très grand camion de pizza Transporteur International Routier qui vient faire ses livraisons se gare juste là où il ne fallait pas. 

S’ensuit une discussion animée entre les 2 chauffeurs et non, le livreur ne bougera pas. Faudra être une fois de plus créatif. Et la police, elle, elle s’occupe des conducteurs de voiture. Elle applique à la lettre la devise des trois petits singes : rien entendu, rein dit, rien vu ; ou en langage administratif : circulez : il n’y a rien à voir ».

La Mercedes est sur le plateau avec une plaque française dont le conducteur s’y remettra à 4 fois pour aller chercher des affaires dans sa voiture et j’avoue qu’à chaque qu’il y monte et en descend, cela a l’air de plus en plus périlleux.

La mini et son chauffeur embarqués, nous en aurons l’explication. Ils étaient partis sur un constat à l’amiable et puis, nonobstant que la Mercedes roulait déjà bien vite, pris d’un doute le chauffeur de la Mini avait fait appel à la police qui les ayant fait gonfler dans le ballon s’est aperçue que le français avait manifestement trop bu. Je confirme.

Comme effectivement est confirmée par son conducteur la mini comme quasi neuve ; enfin était car d’après notre dépanneur qui en a vu d’autre, là, elle est bonne pour la casse. « C’est un sinistre total ».

Il plaide ma cause et demande poliment à cette personne si – avant de le conduire à sa voiture de remplacement – il peut me déposer chez moi vu le nombre d’heures que je suis avec lui.
L’autre acquiesce. Deux gentils et trois dépannages sur la même nuit, il y a longtemps que le portugais n’avait plus été à pareille fête.

Et voilà comment, piéton, je suis arrivé devant chez moi à 1h45 du matin.
Pour la petite histoire, sachez qu’après mon rendez-vous en clinique – rassurez-vous ma clavicule se porte mieux, je suis à mi-parcours, il ne m’en reste plus que pour 1,5 mois. Je ne dois plus mettre mon attelle et je n’ai pas besoin de kiné – c’est un mien cousin qui m’a conduit fort obligeamment au garage pour y apprendre que : oui ils ont changé les 4 roues suite à mon appel téléphonique de ce matin mais non ils ont pas pu bouger ma voiture et ne peuvent me la rendre car j’ai pas mis les clés dans la bonne boite aux lettres. 

C’était pas faute de l’avoir demandé hier soir si il (le chauffeur) était sûr et certain que la boite postale était la bonne car elle ne portait pas le même nom que le garage et que cela me semblait curieux.
« Le propriétaire ne sera pas là avant 1 heure. Heu pour payer, c’est du cash. Il y a un distributeur là ; sinon à la Krediet Bank. »

Ce sera à la KB, le bâtiment presque juste après celui des employés où nous nous étions tout d’abords  arrêtés au vu de l’enseigne. Mais renseignements pris à l’intérieur, in het nederlands (en flamand) dans le texte, « C’est au coin de la troisième rue à droite ». Là où le personnel se révéla parfaitement bilingue : l’argent n’a ni odeur ni régime linguistique, lui.

Bon, mon cousin et moi allons à Liège comme prévu et il me déposera au retour au bout d’une ligne de métro pour que j’aille faire en 40 minutes la traversée de Bruxelles. C’est à peu près le temps qu’il me faudra en voiture pour faire les 4 – 5 kilomètres qui me sépare de mon domicile.

Y a pas à dire quand ils ne sont pas en grève, qu’il n’a pas d’attentat dans une station, que le matériel n’est pas en panne vu son manque d’entretien, idem pour la voie ou quand cette dernière n’est pas encombrée par une personne ou une voiture (si, si, ça c’est vu, à hauteur des cinémas dans le haut de la ville) ; le métro : ça roule bien ; presqu’aussi bien que ma jaguar quand elle a pas ses deux pneus crevés. 

CE SINGE QUEL SAGOUIN

Debout de 5h20 à 22H, l'horaire des cours étant assez chargé, les journées bien remplies sous cette chaleur (même pour les indiens et à cette époque de l'année elle est exceptionnelle), font que quand c'est possible, une rapide petite sieste s'impose. 

Ainsi, il y a quelques jours, assoupi, dans un demi-sommeil, un bruit inhabituel me fait sursauter. Un singe dans ma chambre. 

Il s'est emparé d'un sac orange, sac dans lequel j'avais rangé mon seul achat du coin: 4 petites statuettes de musiciens. Je bondis du lit en lui hurlant dessus. 

Et le voilà déjà sur le rebords du balcon où il a rejoint un plus petit qui se montre d'emblée très agressif dès mon apparition. 

Passés sur le balcon d'à côté le plus grand déchire à belles dents sac et chacun des emballages sous la garde de l'autre qui me montre avec moultes cris à l'appui qu'il possède déjà une bien belle dentition prometteuse... 

Dans l'entretemps, mon voisin de chambrée est arrivé. J'ai crié tellement fort qu'il m'a entendu de sous sa douche. Après une "certaine durée", les singes s'en vont abandonnant le tout sur place. 

Le temps que je passe d'un balcon à l'autre - c'est haut et là où poser mon pied c'est étroit, mais la colère aidant je n'y prête guère attention - le plus grand est déjà revenu et reparti avec le seul emballage pas encore ouvert. 

Heureusement Eymard, sorti dans le couloir le voit et lui lance une bouteille en plastique qui le fait rebrousser chemin et s'asseoir sur le rebords de l'immeuble d'à-côté où, le dernier emballage déchiqueté, il se rend enfin compte qu'il n'y a décidément pas de nourriture et s'en va abandonnant là son butin. 

La grande taille d'Eymard lui permet, en se penchant très fort de récupérer cette 4ème statuette. Tout est bien qui finit bien si ce n'est qu'il me faut maintenant repasser sur mon balcon, et que - la colère passée - je me rend compte cette fois et de la hauteur et de la taile du rebords. 

Il faudra m'y reprendre à plusieurs fois et l'aide active d'Eymard pour que j'ose me déséquilibrer de ce qu'il faut pour poser le pied sur le mince rebord et à petits pas (plutôt qu'un grand bond), m'appuyant dès que possible à sa main, pour finir par me coucher sur la balustrade et me laisser retomber sur le balcon. 

Depuis, curieusement, je dors la porte de ma chambre fermée.

"Easy riders"





Imaginez cet extrait de conversation dans une station balnéaire belge dont le nom commence par Z: "l'Hymalya, tu connais, tu connais? 

Tu parles, j'y ai roulé en moto." Ca en jette. Mais quand vous saurez qu'en fait de moto, c'était un scooter et que je me suis cassé la figure 2 fois, ça en jette de suite beaucoup moins. 

D'autant plus que la 1ère fois c'est en essayant de rattrapper quelqu'un qui en fait était derrière moi. 

Et c'est ma mob qui a trouvé la solution, après qu'avoir "lakerfalisé" mon britisch pantalon de Marc & Spencer et m'être fait de belles écorchures au genou droit (bravo en passant au bon réflexe du conducteur de la jeep qui a pilé sec), je me sois arrêté au bord du précipice pour voir arriver mon "suiveur" sur sa superbe réplique d'une Triumph des années 60 tous les silencieux retirés pour qu'on l'entende arriver. 

C'est pas lui qui l'a fait, mais le loueur. Et que la seconde, c'est sur le trajet retour, où en bas d'une descente presqu'à pic pour aller admirer les rapides du Gange d'un peu plus prêt, à la limite de l'épuisement (bin, c'est qu'il fait toujours aussi chaud et que la "conduite" ici c'est du genre "t'es prié de laisser le passage car je suis plus fort, plus gros, plus inconscient que toi et puis surtout j'ai un klaxon plus puissant: ambiance far ouest), j'ai voulu essayer de faire demi-tour pour être directement dans le bon sens pour la remontée.

 Résultat: une chute au ralenti et le vélomoteur de tout son poids sur ma cheville gauche. La droite puis la gauche, c'est comme le yoga: la recherche d'un certain équilibre. Je progresse doc, je progresse. Donc le yoga c'est l'union du physique et de l'esprit. OK, tout ne doit pas tourner si bien que ça dans ma tête. 

Cette mésaventure n'est pas celle de mon dernier dimanche que j'ai passé plus relax dans un tuc-tuc ...

BIENVENUE


Bienvenue sur mon blog. Celui-ci n'a d'autres objectifs que de vous faire sourire - il n'est pas interdit même de rire - et parfois aussi vous faire réfléchir. 

Il s'agit de moments de la vie quotidienne pas si quotidienne quand Môsieur Jourdain-Richard s'en va battre la campagne. 

Je ne vous en dit pas plus et vous souhaite d'agréables et distrayantes lectures.

Si le coeur vous en dit, ma page FB vous ouvre grands les bras, et sous un point de vue plus professionnel cf. Hugues Richard Coaching.