Question : l’écrit, c’est fait pour durer ?
Bin justement, c’est une bonne question. Un petit retour
en arrière s’impose.
Depuis toujours, l’écriture m’est thérapeutique, enfin
plutôt dans le sens « terre – happy » (terre heureuse) comme s’intitulait
le spectacle d’un comique belge. En effet, depuis tout jeune, atteint d’une
logorrhée verbale - comme dira plus tard le frère d’une ex « Hugues n’a
rien à dire, mais il ne sait pas comment » - bref, il possède une
certaine facilité d’expression ; de là à dire qu’il a quelque chose à dire
et qu’elles vont perdurer, il y a sans doute de la marge.
L’écrit, pensais-je, oblige à synthétiser, à prendre du
recul, permet de mettre ses idées en place, peut être lu et relu ; et puis
surtout si « verba volant, scripta manent » (Si les paroles
s’envolent, les écrits restent).
Ha chouette, par définition donc, c’est fait pour passer
à travers les travers du temps. Dis donc, de tout temps, je n’aurai jamais
répondu aussi vite à une question que je me posais. C’est louche. Je ne dois
pas en avoir fait le tour. Creusons un peu.
Ecrire me permet de me vider la tête, enfin de la vider
c’est juste une expression car elle ne veut pas rester vide celle-là :
toujours à pérorer, commenter, penser, réfléchir, imaginer.
Alors écrire me permet-elle de synthétiser ?
A 1ère vue, oui, cf. surpra et ce presque
excès de vitesse dans LA réponse à LA question. Mais j’me connais : grand
spécialiste de l’ex-cursus, cela va m’être surtout un prétexte pour parler d’autres
choses, du genre « euh je sais pas »; enfin c’t’un genre comme un
autre, non ?
Prendre du recul ?
Ha, ça oui. Sauf en écriture automatique, par principe
même l’écrit m’est une prise de recul par rapport aux choses et aux gens, une
manifestation de cette façon de voir et d’exprimer différemment du commun des
mortels malgré que j’en sois un quand même, de mortel, surtout devant
l’Eternel. Ha, que c’est beau l’indicible. Comme disait Woody Allen :
« C’est long l’éternité, surtout vers la fin ».
Permettre de mettre ses idées en place. ?
Ou à tout le moins, mettre des idées en place ;
mais en s’évertuant à avoir un début, un milieu et une fin. Voilà déjà un
sensible progrès par rapport à l’expression orale de votre humble
serviteur : - Tu t’y retrouves toi dans ce qu’il a dit ? C’est quoi
le rapport avec notre discussion ? Tu y comprends quelque chose ? - Pô
grave, laisse couler, c’est Hugues. Faut pas chercher à le suivre, sinon t’as
pas fini de marcher.
Peut être lu et relu.
Enfin pour être lu, faudrait qu’on ait envie de lire.
Jusque-là, ça va. Les commentaires sont : encore. Qu’est-ce qu’il y a
comme maso dans le monde ! C’est étonnant. Quant à être relu … Pour celui
qui écrit, certainement. Pour les autres, l’avenir nous le dira lorsque fin du
XXI siècle dans les écoles et les dictionnaires vous découvrirez le mot
« richardise », dont la définition est: se dit d’une chose écrite par
un inconnu qui sait ne rien dire mais le fait si bien que le vulgum pecus en
redemande ».
Cette fois ça y est, j’ai répondu à la question. Je suis
passé à la postérité même si c’est un peu à la façon d’la tombe du soldat
inconnu, m’enfin on en parle.
Hugues Richard, tu connais tu connais ?
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